Entrepreneuriat à Paris : en 2024, la Ville Lumière brille aussi fort que ses licornes. Selon l’Insee, 39 % des nouvelles sociétés françaises ont vu le jour en Île-de-France l’an passé ; c’est quatre points de plus qu’en 2022 et un record depuis la Coupe du monde… de 1998 ! Une levée de fonds moyenne de 6,2 millions d’euros par start-up parisienne (Dealroom, mai 2024) confirme que l’argent n’a pas déserté le périphérique. Bref, si l’Arc de Triomphe pouvait parler, il demanderait sûrement un badge d’accès à Station F.


Le grand retour des jeunes pousses en 2024

2023 a été une année de « winter funding ». Pourtant, Paris termine le premier trimestre 2024 avec 2,1 milliards d’euros injectés dans 128 deals, soit +28 % vs T1 2023. La capitale devance Londres sur les levées Seed, une première depuis 2017.

H3 – Les filières vedettes

  • ClimatTech : 410 millions d’euros, La French Tech 2030 y voit son fer de lance.
  • FinTech : 360 millions, portée par la néobanque Qonto et la licorne Ledger.
  • Deep Tech : 290 millions, dopés par l’IA générative (Bonjour Mistral AI).

Cette poussée post-pandémie s’explique en partie par la loi « Industrie Verte » votée en août 2023 : crédit d’impôt de 20 % sur les investissements industriels bas carbone, accélérateurs publics (Bpifrance, Paris&Co), et un Macron — fan assumé de Star Wars — qui rêve d’un « millénium entrepreneurial ».


Comment décrocher un financement à Paris ?

Parce qu’on me pose la question à chaque meetup, voici la réponse courte : prépare ton deck et révise ton pitch. La version longue arrive.

1. Les subventions non dilutives

  • Innover en France (Bourse French Tech) : jusqu’à 90 000 € pour les projets deep-tech (taux de succès : 23 % en 2023).
  • Paris Innovation Amorçage : avance récupérable de 30 % du budget (plafond : 100 000 €).

2. Les investisseurs privés

D’un côté, les fonds « old school » (Partech, Alven) vérifient la traction comme Haussmann contrôlait l’alignement des façades. De l’autre, les micro-fonds « operator VC » (Galion.exe) misent sur l’humain avant le chiffre. À toi de choisir : le contrôle parental ou la confiance aveugle ?

3. Les concours à effet vitrine

Citons le 42 Entrepreneurs Challenge (10 000 € + accès aux alumni), et « Make it Happen » de LVMH qui offre mentoring, crédibilité et croissants Ladurée (végan, évidemment).


Écosystème : forces et faiblesses d’une capitale sous tension

Paris est un mélange de Monet et de Matrix : romantique, mais câblée en fibre optique.

H3 – Les forces

  • Densité : 27 incubateurs dans un rayon de 3 km autour de Bastille.
  • Talents : 73 000 diplômés STEM chaque année en Île-de-France, Sorbonne et Polytechnique en tête.
  • Visibilité internationale : VivaTech 2024 a accueilli 165 000 visiteurs (record).

H3 – Les faiblesses

  • Loyer au m² : 845 €/an dans le 2ᵉ arrondissement, trois fois Berlin.
  • Turnover : 22 % des salariés de start-up changent de job avant 18 mois (People in Tech, 2023).
  • Bureaucratie : quinze démarches pour un simple changement de siège social. Kafka applaudirait.

D’un côté, cette effervescence attire les capitaux étrangers (Goldman Sachs a relocalisé 250 banquiers à Paris depuis 2021). Mais de l’autre, l’inflation et les grèves à répétition rappellent qu’entreprendre ici reste un marathon plus qu’un sprint sur les quais de Seine.


Trois conseils pratiques pour les start-ups du périph’

1. Pense quartier, pas open-space

Les fondateurs de Swile ont choisi le 9ᵉ pour être proches des clients B2B, mais aussi des théâtres. Inspiration garantie : Molière n’a-t-il pas écrit « Le Malade imaginaire » sur la pression RH ?

2. Sors de la « Tech-sphère »

Rejoins le Pacte PME ou un cluster industriel à Saclay. Oui, le RER B est capricieux, mais ton marché ne s’arrête pas à la Porte de Versailles.

3. Joue collectif sur la RSE

Depuis le décret tertiaire 2024, tout espace de plus de 1000 m² doit réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030. Un bon prétexte pour mutualiser énergie verte et rooftops potagers avec tes voisins. Avantage marketing immédiat.


Qu’est-ce que l’« effet JO » pour les entrepreneurs ?

Les Jeux olympiques de Paris 2024 ne font pas que retaper le grand bassin de la Villette. Ils créent un marché de 5,3 milliards d’euros pour la supply-chain, la cybersécurité, la logistique verte. Résultat : 1 200 contrats attribués à des PME franciliennes depuis janvier, selon Solideo. Les opportunités continuent post-événement : infrastructures 5G, tourisme augmenté, smart-mobility. Bref, Usain Bolt n’est pas le seul à pouvoir sortir gagnant.


Pourquoi Paris reste-t-elle incontournable malgré la concurrence européenne ?

Spoiler : ce n’est pas uniquement à cause des croissants.

  1. Accès capital-talents-culture : un triangle d’or que peu de villes alignent.
  2. Réseau d’alumni des grandes écoles : un LinkedIn vivant.
  3. Politique publique proactive : crédits d’impôt chercheur (CIR) et plan « Scale-Up Europe ».

En face, Lisbonne offre le soleil, Berlin la nuit, Londres la City. Mais Paris cumule musées ouverts jusqu’à 22 h et Meetups fintech à 23 h. Une dualité bien française : on admire la Joconde avant de pitcher un seed round.


Je pourrais continuer des heures, mais l’Opéra Garnier ferme et mon café refroidit. Si toi aussi tu veux transformer tes idées en licorne made in Paname, garde ce mantra : connaître tes KPI, mais aussi les meilleures boulangeries du 11ᵉ. À bientôt dans un prochain billet sur les secrets du digital marketing, des levées de fonds… ou de la meilleure terrasse pour signer un term sheet.